Quel avenir pour les espaces de travail ?

Coronavirus : face aux mesures de distanciation sociale, les open-space obligés de se réinventer.

Depuis l’instauration des mesures de confinement, les entreprises se sont vidées, contraintes et forcées de passer au télétravail. Exit donc les open-space et la proximité entre les employés. Cela pourrait même durer une fois le confinement levé.

“Je t’ai pas raconté mon week-end… On est allé au ciné avec Chantal le film était incroyable.” Depuis que les mesures de confinement sont en application, voilà le genre d’informations dont les collègues de bureaux sont dépourvus. Avec le télétravail, terminé donc le bureau et les open-space. Mais alors que les mesures de distanciation sociale devraient durer même après le confinement, la question se pose sur le devenir des open-space. Espace de travail éminemment collectif, ces derniers pourraient justement souffrir de leur proximité trop importante entre les collaborateurs. 

Des mesures de précaution à mettre en application

Elisabeth Leconte est intervenante en prévention des risques professionnels, à Épervans (Saône-et-Loire). Au quotidien, elle conseille notamment des entreprises et fait de l’ergonomie. Pour elle, la poursuite du travail dans les open-space ne pourra se faire qu’à la faveur d’une stricte application des mesures de distanciation sociale.“Il faudra continuer à respecter les gestes barrières, le lavage des mains, de matériel et surtout respecter la distanciation d’un mètre”. Elle le précise ensuite, ces mesures ne s’appliqueront qu’aux entreprises en capacité de le faire. ” Il n’y a pas de solution unique valable pour tous. Tout est lié à l’environnement de travail de chacun”. 

Homologue basé à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Ludovic Berteau est du même avis. ” Le problème d’un open-space c’est la densité de personnes dans un même lieu. Il est préférable de favoriser le télétravail pour éviter cela ou alors de maximiser les espaces entre les collaborateurs”. Certaines des entreprises qu’il conseille ont décidé d’instaurer de nouvelles règles. Parmi elles, la mise en place d’un parcours unique dans l’entreprise afin d’éviter que les salariés se croisent. Ou encore le fait de décaler de quelques minutes les entrées et sorties de chacun, toujours dans le même dessein. 

Crédit photo : Steelcase.

Les entreprises s’équipent déjà en conséquence

On l’aura compris, la pérennité des open-space passe par une réorganisation des espaces de travail. À ce propos, les entreprises spécialisées planchent déjà. Anthony Buoncore est commercial pour la société ERGOS, spécialisée en conseils et en aménagement d’intérieur et de bureaux. Pour l’heure, les demandes de clients se portent surtout sur des moyens de protection physique. “Actuellement on répond à l’urgence. Les entreprises font appel à nous car elles vont reprendre leur activité sur site et doivent donc répondre aux besoins de protection. Beaucoup demandent des supports en plexiglas par exemple”.  Déjà pourvue de ce type de matériel, l’entreprise a tout de même dû les réajuster. En augmentant la taille (70-80cm) mais également l’épaisseur (5mm) notamment. 

Après plusieurs semaines d’arrêt forcé, l’entreprise et ses usines réfléchissent déjà aux aménagements de demain. “Il y a des refléxions sur une nouvelle typologie de mobiliers et tout ce qui peut empêcher la propagation du virus”. En ce sens, l’entreprise pense des systèmes permettant d’ouvrir des portes sans utiliser les mains ou encore pouvoir se servir de gel hydroalcoolique grâce à un système de pression avec le pied. S’il reconnaît que les choses peuvent très vite changer en cette période si spéciale, la vérité d’aujourd’hui n’étant pas celle de demain, Anthony Buoncore précise :“Personnellement, je ne pense pas que la solution soit de mettre tout le monde dans des bureaux fermés. Cela serait impeccable niveau sanitaire mais pourrait poser problème en terme de productivité et d’économie pour les entreprises.” 

La question des espaces de coworking

Egalement habitués à recevoir du monde dans des bureaux ouverts et uniques, les espaces de coworking sont en proie au doûte. Florence Shih gère celui appelé Quatre-quarts” à Dijon. ” J’ai eu d’autres personnes qui gèrent des espaces de coworking et c’est flou pour tout le monde. On ne sait pas encore quand ni comment on pourra rouvrir”.  Quand il lui sera permis de rouvrir, Florence l’assure, les gestes barrières et les moyens de protection seront assurés. Toutefois, cette dernière reconnaît que l’utilisation de matériels comme des vitres en plexiglas irait à l’encontre de l’essence même du lieu : ” Les gens viennent pour avoir de la proximité, si je mets ces barrières entre les gens ça casse un peu l’intérêt”. 

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